Tour 2003, 5 - 12 juillet
| étape | distance (km) | dénivellation (m) |
|---|---|---|
| Zürich - Schwyz - Pragel - Kerenzerberg - Murg | 127 | 2100 |
| Murg - Landquart - Davos - Glaris | 88 | 1250 |
| Glaris - Flüela - Fuorn - Tschierv | 70 | 1840 |
| Tschierv - Prato - Stèlvio - Valdisotto | 82 | 1870 |
| Valdisotto - Gàvia - Foppa - Aprica | 105 | 2690 |
| Aprica - Bernina - Maloja | 100 | 2080 |
| Maloja - Güglia - Tiefencastel - Alvra - Maloja | 126 | 2060 |
| Splügenpass - S. Bernardino - Monte Ceneri - Sessa | 130 | 1120 |
| total | 828 | 15010 |
Étape 1 (5 juillet 2003): Zürich - Schwyz - Pragel - Kerenzerberg - Murg
Après 12 tours à vélo en solitaire dans les Alpes, il me fallait un peu de
changement. J'avais l'occasion de partir avec un groupe d'amis de mon frère Yves et
de ma belle-soeur Yvonne. J'ai ainsi choisi de me joindre à eux.
Le point de ralliement était Murg, sur le lac de Walenstadt. En partant de Zurich,
j'ai pensé que je pourrais m'y rendre par un petit détour par le Pragel. Yves et
Yvonne avaient exactement la même idée. Je me suis donc d'abord dirigé vers Schwyz,
où nous nous sommes retrouvés et d'où nous avons fait chemin vers la vallée du
Muotatal. Jusqu'au bourg de Muotathal, les routes étaient presque plates et nous
roulions à bonne vitesse, en nous relayant en tête. Ensuite c'était différent. La
petite route qui monte au Pragel est raide, par
endroits très raide. Heureusement, en fin de semaine le passage du col est interdit
aux véhicules à moteur. Comme nous étions samedi, nous n'avons ainsi rencontré que
très peu de trafic. Nous sommes montés à un bon rythme et sommes arrivés vers midi
au col. Il faisait frais. Même avec nos coupe-vent, nous avons eu assez froid dans
la descente. Nous avons donc décidé de nous arrêter au bout du lac de Klöntal pour
prendre un bonne soupe chaude. Ensuite, le reste de la descente était sans
problème, même s'il fallait de nouveau faire attention au trafic. Une fois dans la
vallée, le temps couvert avait au moins un avantage: il n'y avait pas de vent de
face entre Netstal et Mollis. De là, nous avions l'alternative entre aller jusqu'au
lac et le suivre par la piste cyclable, ou alors passer par le
Kerenzerberg. Nous avons choisi la route par ce
col. Après la descente sur Murg, nous avons encore eu le temps de nous baigner dans
le lac avant que les autres arrivent, avec un minibus et une voiture. Il y avait
Kerstin, Chris, Ursula, Jürgen, Martin et Paul. Il avaient avec eux leurs vélos,
les tentes et les bagages (y compris les nôtres). Nous avons monté les tentes et
préparé une bonne grillade.
| distance (km) | altitude (m) | dénivellation (m) | |
|---|---|---|---|
| Albisrieden (Zürich) | 0 | 430 | |
| Ringlikon | 3 | 630 | 200 |
| Sellenbüren | 6 | 540 | |
| Habersaat | 16 | 670 | 130 |
| Türlen | 18 | 650 | |
| Tüfenbach | 19 | 670 | 20 |
| Sihlbrugg | 25 | 530 | |
| Bethlehem | 33 | 740 | 210 |
| Neuägeri | 34 | 680 | |
| Unterägeri | 40 | 720 | 40 |
| Sattel | 45 | 790 | 70 |
| Schwyz | 58 | 420 | |
| Muotathal | 74 | 620 | 200 |
| Bödmerenwald | 83 | 1450 | 830 |
| Pragelpass | 87 | 1550 | 100 |
| Hinter Klöntal | 96 | 850 | |
| Rhodannenberg | 101 | 850 | |
| Netstal | 107 | 460 | |
| Mollis | 112 | 440 | |
| Kerenzerberg | 118 | 740 | 300 |
| Murg | 127 | 430 | |
| total | 127 | 2100 |
Étape 2 (6 juillet 2003): Murg - Landquart - Davos - Glaris
Après un profond sommeil, je suis allé nager au lac. Puis Chris et Kerstin
avaient amené tout le nécessaire et nous avons aussi pu préparer le déjeuner
nous-mêmes. Après avoir mangé et tout empaqueté, nous avons pu nous mettre en route
tous ensemble... sauf que quelqu'un devait conduire le minibus: c'est Jürgen qui a
pris le premier relais.
Le début de l'étape était plat, le temps était beau et nous avancions sans problème
le long du lac puis vers Sargans et Landquart, toujours sur des bandes ou voies
cyclables ou sur de petites routes. Après une petite pause, nous sommes entrés dans
la vallée du Prättigau. Dès Küblis, il fallait passer sur la route principale et
rejoindre son fort trafic dominical. En même temps, la route devenait raide, il
faisait chaud et chacun transpirait. De Klosters, nous nous sommes engagés dans la
montée du col de Wolfgang, chacun prenant son
rythme. Beaucoup de voitures nous dépassaient et c'était assez énervant parce que
(malgré la route large) beaucoup ne laissaient pas une distance suffisante à nos
côtés. Nous nous sommes tous retrouvés au col (y compris Jürgen et le minibus) puis
sommes descendus sur Davos. Parce que le camping de cette station était fermé
(danger de glissement de terrain), nous avons continué vers Glaris, où nous avons
pu planter nos tentes à un campement pour caravanes. Ensuite, Yves devait nous
quitter pour trois jours et il a donc continué dans la descente, puis vers Coire,
où il pourrait prendre le train.
| distance (km) | altitude (m) | dénivellation (m) | |
|---|---|---|---|
| Murg | 0 | 430 | |
| Walenstadt | 8 | 430 | |
| Mels | 20 | 500 | 70 |
| Riet | 22 | 480 | |
| Landquart | 35 | 530 | 50 |
| Küblis | 56 | 820 | 290 |
| Saas i. P. | 59 | 990 | 170 |
| Klosters Platz | 67 | 1210 | 220 |
| Brüggen | 68 | 1180 | |
| Wolfgangpass | 75 | 1630 | 450 |
| Davos Dorf | 78 | 1560 | |
| Glaris | 88 | 1450 | |
| total | 88 | 1250 |
Étape 3 (7 juillet 2003): Glaris - Flüela - Fuorn - Tschierv
La nuit avait été claire et fraîche. Le matin, nos tentes étaient mouillées et
elles n'ont pas complètement séché même après que nous ayons déjeuné. À 9 heures,
nos estomacs et le minibus étaient chargés et nous étions prêts à nous mettre en
route. Il nous fallait d'abord remonter vers Davos, mais c'était un bon
échauffement avant de s'engager dans la montée de la
Flüela. Yvonne et Kerstin conduisaient le
minibus mais elles l'ont laissé au col et sont redescendues à vélo, juste pour
avoir aussi l'occasion de remonter. Au col, le minibus nous attendait avec boisson
et nourriture. Nous avons fait une longue pause, sans oublier de prendre une photo
du groupe. Un rituel à répéter à chaque col de ce tour.
La descente était facile et rapide, mais nous ne sommes pas restés longtemps dans
la vallée de l'Engadine: de Susch, nous avons roulé vers Zernez et, de là, vers le
parc national suisse et le col du Fuorn. Les premières pentes étaient assez raides
et en plein soleil. Seuls quelques pins nous donnaient un peu d'ombre. En arrivant
au 'pré-col' d'Ova Spin, les plus rapides
d'entre nous ont attendu les plus lents. Nous avions ensuite cinq kilomètres de
descente jusqu'à la douane à l'entrée du tunnel pour Livigno. Mais nous avons
continué en direction du Fuorn, arrivant au col
vers 3 heures. Dans la descente, nous nous sommes arrêtés au premier village,
Tschierv. Il y avait là un camping, un joli petit camping avec belle vue sur la
vallée de Müstair.
| distance (km) | altitude (m) | dénivellation (m) | |
|---|---|---|---|
| Glaris | 0 | 1450 | |
| Davos Dorf | 10 | 1560 | 110 |
| Flüelapass | 23 | 2380 | 820 |
| Susch | 36 | 1420 | |
| Zernez | 42 | 1470 | 50 |
| Ova Spin | 49 | 1890 | 420 |
| Punt la Drossa | 54 | 1710 | |
| Pass dal Fuorn | 64 | 2150 | 440 |
| Tschierv | 70 | 1690 | |
| total | 70 | 1840 |
Étape 4 (8 juillet 2003): Tschierv - Prato - Stèlvio - Valdisotto
De Tschierv, nous pouvions aussi voir les sommets du massif de l'Ortles. Cela
nous laissait imaginer l'étape du jour, qui allait nous mener sur l'épaule de
l'Ortles, au col du Stelvio. Cette fois, c'était clair qui allait conduire le
minibus: Chris était un peu malade et allait donc prendre son tour.
Nous avions d'abord la descente du val Müstair: bonne route, bonne vitesse. Nous
étions bientôt en Italie, puis dans le val Venosta, où nous avons tourné à droite,
vers Prato. De là, nous avions presque 2000 m à grimper. Le groupe a éclaté et
chacun a pris son rythme, d'abord le long des ruisseaux Solda et Trafoi, puis dans
les pentes exposées au soleil. Après quelques kilomètres, nous avons atteint les
premiers lacets, numérotés 48 et 47. Plus loin, le compte-à-rebours a vraiment
commencé: 46, 45, 44... Un des moments les plus impressionnants de l'ascension,
c'est quand on arrive au virage 24, près du restaurant de montagne Franzelhöhe. De
là, on découvre en effet le reste des lacets, comme empilés les uns sur les autres.
Et le col au-dessus, semblant presque inaccessible. Le
Stelvio est une légende du cyclisme, et cette
image y est pour beaucoup d'une route grimpant presque sans fin en zigzags. (À
cause du temps nuageux, je n'avais pas eu cette vue lors de ma précédente
ascension, en 1994.)
Arrivant le premier au col, je pouvais essayer de distinguer les autres quand ils
débouchaient dans les derniers virages. Il y avait quelques autres cyclistes, il y
avait des voitures et il y avait beaucoup de motos. Après un moment, les derniers de
notre groupe sont apparus. Nous avons retrouvé Chris et le minibus (arrivé par le
col de l'Umbrail) ainsi que la nourriture et les
boissons. J'ai prévenu les autres des sombres tunnels de la descente (sans oublier
leurs nids de poules) puis, quand tous étaient prêts, nous sommes descendus vers
Bórmio. Ensuite, il ne nous restait plus que quelques kilomètres le long de la
Valteline, jusqu'au camping de Valdisotto. Il faisait chaud et sec et nous avions à
nous battre contre du vent de face. Venant du Stelvio, le réchauffement avait été
si rapide que cela nous a assommés. En arrivant au camping, nous n'étions plus
capables que de trouver à boire et nous coucher à l'ombre. Ce n'est que quand le
soleil était plus bas que nous avons retrouvé des forces, pour monter les tentes
puis pour cuire notre monstre ration de spaghettis.
| distance (km) | altitude (m) | dénivellation (m) | |
|---|---|---|---|
| Tschierv | 0 | 1690 | |
| Sta Maria | 8 | 1380 | |
| Müstair | 12 | 1250 | |
| Tubre | 14 | 1240 | |
| Glurns / Glorenza | 23 | 920 | |
| Schacht | 26 | 890 | |
| Montechiaro | 27 | 910 | 20 |
| Prato | 30 | 910 | |
| Gomagoi | 36 | 1260 | 350 |
| Trafoi | 40 | 1570 | 310 |
| Franzenhöhe | 47 | 2190 | 620 |
| Giogo dello Stèlvio | 54 | 2760 | 570 |
| Umbrail | 57 | 2500 | |
| Bórmio | 75 | 1220 | |
| Valdisotto | 82 | 1140 | |
| total | 82 | 1870 |
Étape 5 (9 juillet 2003): Valdisotto - Gàvia - Foppa - Aprica
Chris n'étant pas complètement remis, il a repris le minibus. Le reste de l'équipe est remonté vers Bórmio puis vers Santa Caterina. Peu après cette station, nous avons vu un cycliste assis au bord de la route. Je me suis arrêté pour demander s'il avait besoin d'aide. Après une crevaison, il avait téléphoné et on venait en voiture le dépanner. Je lui ai aussi demandé s'il connaissait le chemin entre Mortirolo et Trivigno. Il m'a répondu que la route était entièrement goudronnée. Je me suis remis en selle pour rattraper, l'un après l'autre, tous les membres de notre groupe. Cette montée faisait le plaisir de chacun: beaux paysages, petite mais bonne route avec très peu d'autos, temps idéal (légèrement couvert). La pente était assez irrégulière, entre facile et très raide. C'est Yvonne que j'ai rattrapée en dernier. Nous sommes arrivés ensemble au col du Gavia. Les autres suivaient, tous heureux de cette belle montée. De l'autre côté, la descente était aussi remarquable: route très étroite, le long des pentes raides de la montagne, virages très serrés, un tunnel sans lumière, quelques nids de poules. Après une petite pause à Ponte di Legno, nous avons roulé groupés car il y avait du vent de face. Le but du jour était Aprica, après la descente jusqu'à Édolo puis une montée. Yvonne et Jürgen ont décidé de venir avec moi pour un détour, et finalement Kerstin s'est jointe à nous: peu après Incudine, nous avons laissé les autres sur la route d'Édolo, obliquant à droite vers les cols du Mortirolo et de la Foppa. Nous avions encore 1000 m à grimper et il faisait chaud. Mais nous avions le temps, la forêt nous donnait de l'ombre, il n'y avait que peu de voitures et les fraises des bois, au bord de la route, avaient bon goût. Juste avant la Foppa, nous nous sommes désaltérés à la terrasse d'un petit restaurant. Puis, au col, nous avons pris la direction de Trivigno. Cette petite mais bonne route suivait plus ou moins la crête. La vue en direction de la Valteline était spécialement belle, et nous nous sommes arrêtés plusieurs fois pour prendre des photos. Le parcours était presque plat et nous avons aussi croisé (plutôt que passé) un petit col, le Guspessa. Dans la descente vers Trivigno puis Aprica, il y avait malheureusement beaucoup d'endroits avec du gravillon, surtout dangereux en forêt quand le soleil éblouissant et l'ombre alternaient. Quand nous sommes arrivés à Aprica, les autres avaient déjà monté leurs tentes et pris une douche. À notre tour maintenant.
| distance (km) | altitude (m) | dénivellation (m) | |
|---|---|---|---|
| Valdisotto | 0 | 1140 | |
| Bórmio | 7 | 1220 | 80 |
| Sta Caterina | 19 | 1780 | 560 |
| Passo di Gàvia | 32 | 2620 | 840 |
| Ponte di Legno | 49 | 1250 | |
| Incùdine | 64 | 880 | |
| Passo della Foppa | 76 | 1850 | 970 |
| Baite Dorena | 82 | 1940 | 90 |
| Passo di Guspessa | 85 | 1820 | |
| Baite Saucco | 86 | 1890 | 70 |
| Baite del Lago | 87 | 1790 | |
| Alpe Zigali | 89 | 1870 | 80 |
| Trivigno | 91 | 1700 | |
| Passo di Sta Cristina | 99 | 1430 | |
| S. Pietro | 105 | 1140 | |
| total | 105 | 2690 |
Étape 6 (10 juillet 2003): Aprica - Bernina - Maloja
Nous n'avons pas pu partir très tôt d'Aprica
parce que la boulangerie ne s'ouvrait qu'à 7:30. Après le petit déjeuner, c'est
Ursula qui a pris le minibus. Chris se sentait mieux et a mené le groupe dans la
descente vers Stazzona. Dans la vallée, nous avons choisi de petites routes parmi
les vergers. Puis, de Tirano, nous avons commencé à monter vers le val Poschiavo.
Pour moi, c'est la première partie qui a été la plus dure parce qu'il faisait déjà
très chaud. À partir du lac de Poschiavo et jusqu'au bourg homonyme, nous pouvions
rouler plus vite, ce qui nous donnait un peu d'air frais. Après une courte pause
pour faire le plein, nous avons continué en direction de la
Bernina. La température devenait agréable et le
paysage changeait sans cesse: après la végétation sub-méditerranéenne de la
Valteline, et jusqu'aux alpages presque 2000 m plus haut. Quand nous étions
finalement au col, Yves nous a rejoints, arrivant par l'autre versant.
Dans la descente, la faible pente et le vent de face nous obligeaient souvent à
pédaler. Mais ce n'était pas si grave en comparaison de l'incroyable trafic
automobile autour de St. Moritz. Pourquoi autant de gens fuient-ils les villes
pendant les vacances juste pour transformer les montagnes en ville? Aucune réponse
n'a été trouvée; c'est simplement comme ça, semble-t-il. De St. Moritz à Maloja, la
route était presque plate, ce qui fait du col de la
Maloja, dans ce sens, le plus facile qu'on
puisse imaginer. Le camping était près du lac de Sils. Comme il est à une altitude
de 1800 m, ce lac était frais, et seuls les plus courageux y sont allés nager. Les
autres ont préféré les douches chaudes du camping.
| distance (km) | altitude (m) | dénivellation (m) | |
|---|---|---|---|
| S. Pietro | 0 | 1140 | |
| Aprica | 4 | 1180 | 40 |
| Stazzona | 17 | 400 | |
| Tirano | 24 | 440 | 40 |
| Poschiavo | 41 | 1020 | 580 |
| Pass dal Bernina | 60 | 2320 | 1300 |
| Pontresina | 76 | 1800 | |
| Schlarigna | 81 | 1720 | |
| Silvaplauna | 88 | 1820 | 100 |
| Segl Baselgia | 97 | 1800 | |
| Maloja | 100 | 1820 | 20 |
| total | 100 | 2080 |
Étape 7 (11 juillet 2003): Maloja - Güglia - Tiefencastel - Alvra - Maloja
L'étape suivante était en boucle: par les cols du Julier et de l'Albula. Comme
certains étaient un peu fatigués, ils ont décidé de profiter du minibus pour monter
au premier col ou pour rentrer du second. L'étape était donc un peu à la carte.
Je suis monté au Julier avec Yvonne, Yves et
Jürgen. Au col, nous avons retrouvé Paul, qui était parti de Silvaplana. Pour la
longue descente vers Tiefencastel, nous avions du vent de face, comme prévu par ce
temps chaud. Nous sommes restés groupés pour avancer plus facilement contre ce
vent. Et pour partager un bon pique-nique acheté à la boulangerie de Savognin. Nous
avons mis fin à la collaboration à Filisur, aux premières pentes vers
l'Albula. Yves était devant jusqu'à Bergün et je
ne me suis pas soucié de le suivre. Mais je l'ai dépassé alors qu'il remplissait
ses bouteilles à une fontaine, puis il m'a rattrapé un peu plus loin. Nous sommes
montés ensemble vers Preda, puis l'Alpe Weissenstein et enfin le col. En route,
nous avons dépassé Kerstin (occupée à photographier), Ursula et Chris. Tous, comme
nous, appréciaient le magnifique paysage. L'Albula est d'ailleurs une de mes
ascensions préférées.
Martin était monté avec le minibus par l'autre versant et nous l'avons donc
retrouvé au col. Après un long arrêt au sommet, nous nous sommes laissés glisser
vers La Punt. Là, Kerstin, Chris et Paul ont entamé une nouvelle montée... dans le
minibus. Le reste d'entre nous a continué vers le bout supérieur de l'Engadine,
vers la Maloja. En prenant des relais, nous
avons roulé assez efficacement le long de ces 30 derniers kilomètres.
C'était mon tour d'être chef de cuisine pour préparer le souper (mais tous
m'aidaient). J'avais choisi une recette typique de la région: des pizzocheri. Ce
sont des pâtes à base de sarrasin, cuites avec des pommes de terre et des bettes, le
tout servi avec une sauce au beurre et à la crème. Nous en avons préparé une grosse
quantité, mais à la fin il n'en restait rien. Pas plus que du vin rouge.
| distance (km) | altitude (m) | dénivellation (m) | |
|---|---|---|---|
| Maloja | 0 | 1820 | |
| Segl Baselgia | 3 | 1800 | |
| Silvaplana | 14 | 1820 | 20 |
| Pass dal Güglia | 22 | 2280 | 460 |
| Bivio | 32 | 1770 | |
| Tiefencastel | 57 | 850 | |
| Filisur | 66 | 1010 | 160 |
| Bravuogn | 74 | 1370 | 360 |
| Pass d'Alvra | 88 | 2310 | 940 |
| La Punt | 97 | 1690 | |
| Schlarigna | 107 | 1720 | 30 |
| Silvaplauna | 114 | 1800 | 80 |
| Segl Baselgia | 123 | 1800 | |
| Maloja | 126 | 1810 | 10 |
| total | 126 | 2060 |
Étape 8 (12 juillet 2003): Splügenpass - S. Bernardino - Monte Ceneri - Sessa
Il fallait aussi une fois que je conduise le minibus. J'avais deux raisons de le
faire pour la dernière étape. D'abord parce que c'était le jour du Splügen, que
j'avais déjà escaladé de sud une année avant. Ensuite parce que je voulais quitter
le groupe au Splügen pour aller vers le Tessin, une étape assez longue en soi.
Certes, je manquais la descente de la Maloja
vers val Bregaglia: dommage!
J'ai retrouvé les cyclistes à Chiavena pour acheter à boire et à manger, puis nous
avons enfin attaqué le Splügenpass. Il faisait
déjà chaud et je transpirais aussi: pas si facile de conduire le minibus sur cette
route étroite aux nombreux virages serrés. Je me suis arrêté et j'ai attendu à
Campodolcino, environ à mi-chemin du col. Tous sont arrivés sans encombre, mais
Ursula manquait de forces et a préféré charger son vélo dans le minibus. J'ai déjà
fait mes adieux aux plus lents du groupe car je ne voulais partir du col à 3
heures. C'est donc à cette heure-là que j'ai déchargé mon vélo du minibus. Pour
moi, l'étape commençait.
La première partie, la descente vers Splügen-village, était un plaisir. La seconde
partie, dans la vallée vers Hinterrhein, était aussi agréable. La troisième partie,
la montée du San Bernardino, était un délice
(toutes les voitures passant par le tunnel). La quatrième partie, la descente de la
Mesolcina, était une grande et longue joie. Juste interrompue par les pavés de
Mesocco et Lostallo. Il faisait de plus en plus chaud et mes bidons étaient bientôt
vides. Sans cesse, je cherchais du regard une fontaine, mais toutes étaient à sec,
arrêtées à cause de la sécheresse de cet été. C'est finalement à Bellinzone que
j'ai pu boire et remplir mes bidons.
À la sortie de Bellinzone, j'étais sur une route principale, mais plus loin elle
était interdite aux cycles. Il y avait une bande cyclable vers la droite, puis plus
de bande mais encore un virage à droite et... je revenais à Bellinzone. Je me suis
dirigé vers le centre de la plaine (Piano di Magadino) et j'ai trouvé un panneau de
direction pour vélos... mais sans mention du but. Heureusement, j'avais gardé le
sens de l'orientation et j'ai bien choisi. Arrivant à Cadenazzo après ces détours,
je me suis engagé sur la route du dernier col de ce tour, mais qui était pour moi
le seul nouveau: Monte Ceneri. Pas un grand col,
mais, avec la chaleur, il n'était pas si facile. De l'autre côté, la descente était
peu raide mais longue. Mais de nouveau les panneaux indicateurs envoyaient le
cycliste n'importe où (dans une interdiction générale de circuler, ou encore sur un
chemin de gravier). Dans cette région, les itinéraires cyclistes n'ont aucun sens!
Il ne méritent aucune confiance.
Malgré tout, j'ai continué vers le sud, vers
Ponte Tresa. Juste avant la douane et le pont sur la rivière Tresa, j'ai pris à
droite. Après quelques kilomètres dans cette direction, un nouveau virage à droite
m'a fait monter vers Sessa. Mon amie Angelika venait d'y arriver pour deux semaines
de vacances. Après doucher, boire et manger, il fallait que je lui raconte le tour:
toujours du beau temps et pas d' accident ni de problème technique.
C'est dix jours plus tard que j'allais rentrer par le col du Gotthard, une longue
étape (240 km), mais que je ne vais pas raconter ici.
| distance (km) | altitude (m) | dénivellation (m) | |
|---|---|---|---|
| Splügenpass | 0 | 2110 | |
| Splügen | 9 | 1460 | |
| Hinterrhein | 21 | 1620 | 160 |
| Passo del S. Bernardino | 29 | 2070 | 450 |
| S. Bernardino | 37 | 1610 | |
| Forcola | 39 | 1660 | 50 |
| Mesocco | 50 | 790 | |
| Lostallo | 62 | 420 | |
| Bellinzona | 81 | 240 | |
| Cadenazzo | 93 | 210 | |
| Monte Ceneri | 100 | 550 | 340 |
| Manno | 114 | 350 | |
| Ponte Tresa | 124 | 270 | |
| Molinazzo | 128 | 260 | |
| Sessa | 130 | 380 | 120 |
| total | 130 | 1120 |
PS / 27.7.2003




